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  • ORIGINAL RESEARCH - JOURNAL OF FUNCTIONAL VENTILATION AND PULMONOLOGY. VOLUME 10 - ISSUE 32. 2019

    Last Updated: 20/10/2019

    Knowledge, attitudes and practices of medical students of the Faculty of Health Sciences of Brazzaville on smoking
    Connaissances, attitudes et pratiques des étudiants en médecine de la Faculté des Sciences de la Santé de Brazzaville vis-à-vis du tabagisme
    FH. Okemba Okombi1,2, B. Akiera3, BR. Ossibi-Ibara2, A. Mongo Onkouo4,2, RG. Bopaka1, G. Ondzotto2

    1 : Service de Pneumologie, CHU de Brazzaville 
    2 : Faculté des Sciences de Santé, Université Marien NGOUABI
    3 : Centre Inter Etats d’Enseignement Supérieur en Santé Publique d’Afrique Centrale. Brazzaville
    4 : Service de gastroentérologie et médecine interne, CHU de Brazzaville

    Corresponding author
    Dr. Franck Hardain OKEMBA OKOMBI
    Service de Pneumologie, CHU de Brazzaville 
    E-mail: franckokemba@gmail.com

    DOI: 10.12699/jfvpulm.10.32.2019.25

     

    ABSTRACT

    Introduction. Smoking is a major public health problem. Health professionals whose medical students have a role to play in tobacco control.
    Objective. To assess the level of knowledge, attitudes and practices regarding smoking by medical students in Brazzaville.
    Method. Descriptive, comparative study from May 15 to October 15, 2018 at the Faculty of Health Sciences of Brazzaville.
    Results. 300 students were enrolled with a frequency of 16.3%. The average age is 20.6 ± 2.5 years (range: 17 to 29 years). there was 60.7% (F) versus 39.3% (H), 93.0% of the students were single versus 7.0% in a couple. Mean age at first puff was 15 ± 2.5 years. Their age was between 15 and 18 years old. The majority had a positive attitude about warning of tobacco misdeeds. 79,3% felt that smokers could stop smoking if they wanted to. 77.3% thought it was the doctor's responsibility to convince people to stop smoking. 91.3% felt that special training was necessary and 94.0% opted for a ban. Selling tobacco to minors and for restricting smoking in closed public places (87.3%). 75.7% banned advertising on tobacco products.
    Conclusion. Smoking among medical students in Brazzaville is low. Its misdeeds are well known by them.Therefore, it is necessary to establish a clear, effective and sustainable strategy targeting mainly young people.

    KEYWORDS:  Smoking; Faculty of Medicine; Brazzaville.

     RÉSUMÉ

    Introduction. Le tabagisme, constitue un problème majeur de santé publique. Les professionnels de santé dont les étudiants en médecine ont un rôle à jouer dans la lutte antitabac.
    Objectif. Evaluer le niveau de connaissances, attitudes et pratiques vis-à-vis du tabagisme des étudiants en médecine à Brazzaville.
    Méthode. Etude descriptive, comparative allant du 15 mai au 15 octobre 2018 à la Faculté des Sciences de la Santé de Brazzaville.
    Résultats. 300 étudiants était inscrits avec une fréquence à 16,3%. L’âge moyen: 20,6 ± 2,5 ans (extrêmes: 17 à 29 ans). On notait 60, 7%(F) contre 39, 3% (H);93,0% des étudiants étaient célibataires contre 7,0% en couple. L’âge moyen à la première bouffée était de 15 ±2,5 ans. Leur âge se situait entre 15 et 18 ans. La majorité adoptait une attitude positive sur la mise en garde des méfaits du tabac.79, 3% estimaient que, les fumeurs pouvaient arrêter de fumer s’ils en avaient la volonté. 77,3% pensaient qu’il était de la responsabilité du médecin de convaincre les gens d'arrêter de fumer. Concernant la formation spécialisée, 91,3% avaient jugé nécessaire de suivre une telle formation et 94,0% optaient pour une interdiction de vente du tabac aux mineurs et pour une restriction de fumer dans les lieux publics fermés (87,3%). 75,7% interdisaient la publicité sur les produits du tabac.
    Conclusion. Le tabagisme chez les étudiants en médecine à Brazzaville est faible. Ses méfaits sont bien connus par eux. C'est pourquoi, il faut établir une stratégie claire, efficace et durable ciblant surtout les jeunes.

    MOTS CLÉSTabagisme; Faculté Ade médecine; Brazzaville.

     

     

    INTRODUCTION

    Le tabagisme est défini comme étant l’usage prolongé, donc abusif de n’importe qu’elle forme de produits à base de tabac. Il est un comportement renforcé par une dépendance physique et psychique [1]. D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ,il est responsable de 5 millions de décès par an et ce nombre de décès va augmenter jusqu’à atteindre 10 millions en 2030 dont 80% du milliard de fumeurs dans le monde vivent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire [2]. En effet, la consommation de tabac ne cesse d’augmenter dans le monde, entrainant une morbi-mortalité accrue chez des fumeurs [3]. Il constitue donc un problème majeur de santé publique, de par sa fréquence, sa gravité et son coût élevé [2].

    Les professionnels de santé et plus particulièrement les médecins ont un rôle important à jouer dans la lutte antitabac. De par leur formation initiale, ils disposent d’un certain niveau de compétences et d’outils pour cette lutte. En effet, ces derniers sont en contacts direct avec la population qui leur accorde souvent sa confiance. Il est aujourd’hui admis que l’efficacité de la lutte contre le tabagisme dépend du médecin, de l’information qu’il apporte sur les risques du tabac, mais encore de l’exemplarité de son comportement à l’égard du tabac [4]. Les étudiants en médecine en tant que futurs professionnels de la santé, doivent y voir des connaissances sur les effets nocifs du tabac, et être convaincus sur la nécessité de leur participation dans la prévention contre ce fléau. C’est ainsi que l’étude vise à évaluer le niveau de connaissances, attitudes et pratiques des étudiants en médecine de la faculté des sciences de la santé de l’université Marien NGOUABI pris comme des acteurs dans la lutte antitabac.

    MÉTHODE

    Type d’étude
    Il s’agissait d’une étude CAP descriptive et comparative.

    Lieu d’étude
    Faculté des Sciences de la Santé (FSSA) de l’université Marien NGOUABI de Brazzaville.

    Durée de l’étude
    L’étude s’est déroulée du 15 mai au 15 septembre 2018.

    Population cible
    La population cible était constituée des étudiants inscrits en médecine à la Faculté des Sciences de la Santé (FSSA) de Brazzaville au cours de l’année académique 2017-2018.

    Critères d’inclusion
    Ont été inclus : tous les étudiants inscrits en 1ème, 3ème et 6ème année de médecine à la Faculté des Sciences de la Santé (FSSA) de Brazzaville. Le choix de ces niveaux d’études permet d’étudier l’impact des études médicales sur les connaissances, attitudes et pratiques en matière de tabac. Première année : le choix de la première consistait à se faire une idée sur les connaissances des étudiants en matière de tabac à l’entrée de la faculté des sciences de la santé. Troisième année : c’était de voir quelles connaissances les étudiants ont acquis après eu certains enseignements. Sixième année : fin d’études médicales, quelles connaissances les étudiants ont afin de jouer leur rôle dans la lutte antitabac. Les sujets ont été classés en trois catégories selon leur statut tabagique : fumeurs (permanents ou occasionnels), ex-fumeurs et non-fumeurs:
    • Les fumeurs sont ceux qui ont déclaré fumer quotidiennement ou occasionnellement;
    • Les ex-fumeurs sont ceux qui ont déjà fumé et ne fument plus actuellement;
    • Les non-fumeurs sont ceux qui n’ont jamais fumé.

    Critères d’exclusion
    Ont été exclus de l’étude tous les étudiants absents le(s) jour(s) de l’enquête, les fiches d’enquêtes mal remplies, et tous ceux qui ont refusé de participer à l’étude.

    Définitions des concepts
    Connaissance
    La connaissance sur le tabagisme suppose que l’enquêté en ait entendu parler, qu’il connait les circonstances de survenue, les manifestations et les moyens de lutte.

    Attitudes
    C’est l’opinion que les étudiants en médecine ont vis-à-vis du tabagisme.
    L'attitude peut être considérée comme la manière particulière qu'a une personne de réagir, de penser et de sentir. Elle détermine et oriente le comportement de l’individu.

    Pratiques
    C’est la manière de faire ou le comportement qu’adopte un individu vis-à-vis du tabac. Elle désigne l'usage, l’orientation, la façon d’agir.

    Le tabagisme
    C’est l’intoxication aiguë ou chronique consécutive à une consommation du tabac. Il se manifeste par des troubles physiologiques et psychiques. On parle également de nicotinisme.

    Tabagisme actif
    Ce terme est relatif à l’usage des produits du tabac, et aux conséquences qui en résultent sur le plan sanitaire chez l’usager lui-même fumeur, priseur et chiqueur.

    Le tabagisme passif
    Il concerne l’inhalation par les non-fumeurs de la fumée de tabac. Ces derniers courent les mêmes risques que les fumeurs.

    La lutte antitabac
    Elle représente l’ensemble des stratégies et actions visant la réduction de l’offre, de la demande et les effets nocifs de tabac afin d’améliorer la santé de la population

    Type d’échantillonnage
    Nous avons utilisé la méthode non probabiliste incluant s tous les étudiants inscrits en 1ère, 3ème et 6ème année de médecine.

    Taille de l’échantillon
    La taille de l’échantillon était exhaustive de tous les étudiants de la 1ème, 3ème et 6ème année de médecine.

    Variables étudiées.
    • Les variables ont été recueillies à l’aide d’une fiche d’enquête pré établie renseignant sur:
    • Les caractéristiques sociodémographiques;
    • L’âge;
    • Le sexe;
    • Le niveau d’instruction;
    • Statut matrimonial;
    • Avis des étudiants vis-à-vis de certaines affirmations concernant le tabagisme;
    • Degré de connaissance des étudiants sur le tabagisme;
    • Conscients des dangers du tabac;
    • Risques liés au tabagisme;
    • Connaissances d’autres risques;
    • Connaissances des étudiants vis-à-vis des bénéfices à tirer en s’abstenant de fumer.

    Procédure de collecte des données
    Pour le bon déroulement de l’enquête, l’autorisation des services administratifs a été obtenue préalablement. Le questionnaire a été testé auprès d’un groupe de dix étudiants. La remise du questionnaire a été réalisée après les cours, pendant les heures de pause et suivi d’une explication donnée par l’enquêteur sur les objectifs de l’étude, des modalités de remplissage, en insistant sur l’anonymat. La plupart des questionnaires étaient lus et remplis sur place et en cas de problème de compréhension, l’enquêteur apportait des éclaircissements.

    Stockage des données
    Les données ont été saisies à l’aide du logiciel SPSS version 17. 

    Analyse des données
    Les données ont été analysées à l’aide du logiciel EPI Info .7 . Le test de KHI2 et de Ficher étaient utilisés pour la comparaison des proportions. Une différence était considérée comme significative lorsque le P< 0,05.
    Les considérations d’ordre éthique ont été prises en compte. Tous les étudiants inclus dans l'étude avaient donné leur consentement éclairé et le décanat de la Faculté des Sciences de la Santé avait approuvée la réalisation de la dite étude.

    RÉSULTATS

    Sur un effectif de 300 etudiants ayant repondu au questionnaire,228(76%) n’etaient pas numerus , contre 24% de ceux qui avaient un profil de tabagisme:4(1,3%) pour les permanents, 45 (15%) pour les fumeurs occasionnels et 23 (7,7%) les anciens fumeurs. Les caracteristiques sociodemographiques des étudiants sont présentés dans le (Tableau 1). Le statut tabagique, le niveau d’étude, le sexe et l’âge sont précises dans le (Tableau 2).

    Les Tableaux 3  et 4 renseignent  sur le statut tabagique des étudiants et leur niveau d’étude  et connaissances sur les méfaits du tabagisme. 

    Les Tableaux 5 et 6 renseignent sur l’attitude des étudiants sur certaines propositions sur le tabagisme et des mesures législatives.

    DISCUSSION

    Limite
    Le choix raisonné des niveaux d’études constitue une des limites de cette étude car ne prenant pas en compte l’ensemble des niveaux d’études d’une part et de tous les inscrits en médecine d’autre part. Cependant, les données désagrégées par niveau permettent de se faire une idée du niveau de connaissances, attitudes et pratiques des étudiants vis-à-vis du tabagisme.

    Fréquence
    Sur un échantillon de 300 étudiants ayant participé à l’étude, on notait une fréquence de 16,33% du tabagisme chez les étudiants de la faculté des Sciences de la Santé de Brazzaville. Ils étaient des fumeurs permanents ou occasionnels. Nos résultats sont proches de ceux de KOUASSI et al en Côte d’ivoire [5] et de SALAH et al en Tunisie [6] cependant supérieurs à ceux de WAYZANI et al au Sénégal [7]. Ces variations de fréquence s’expliquent par rapport à la taille d’échantillon de ces études et du comportement social spécifique de chaque pays ou ville à l’usage du tabagisme.

    Caractéristiques sociodémographiques
    L’âge moyen des étudiants de 20,6 ± 2,5 ans avec des extrêmes allant de 17 à 29 ans. Nos résultats sont similaires à la moyenne d’âge trouvé par AISSA et al en Tunisie : 21,1±1,5 ans [1]. Ce constat reste valable pour la majorité des facultés de médecines où l’admission se fait le plus souvent autours de 17- 23 ans avec une durée de formation variable de 6 à 7 ans expliquant ainsi ces extrémités. Une prédominance féminine a été notée dans notre étude (182/300) soit 60,7%. 58,3% de garçons avaient déjà consommé le tabac contre 41,7% de filles avec une différence statistiquement significative (p<0,001). Les fumeurs actuels étaient au nombre de 49 (4 permanents et 45 occasionnels) dont 55,1% de garçons et 44,9% de filles. Cette prédominance féminine a été rapportée par ZAGHBA et al [8] qui avaient trouvé 61,5% de filles contre 38,5% de garçons et TOURE et al qui avaient 62% de filles contre 38% de garçons [9].

    Connaissance sur le tabagisme
    La nocivité du tabac était reconnue chez la majorité des étudiants enquêtés soit 96,6% de l’effectif. Ces résultats corroborent ceux rapporté par ZAGHBA au Maroc [8] :92,5% . Cette reconnaissance était variable en fonction du niveau d’étude car les moins informés sur les méfaits du tabac étaient ceux de la première année de médecine.

    Concernant l’implication du tabac comme facteur de risque dans certaines pathologies comme : cancer du poumon, bronchite chronique, cancer de la bouche, cancer de la gorge et la maladie du cœur, la majorité des étudiants à plus de 70% pour l’ensemble des niveaux avaient la maitrise de cette implication comme facteur de risque.

    Par contre, nous notons une méconnaissance importante du rôle du tabac dans la genèse des pathologies telles que : la maladie des artères, le cancer de la vessie et sur la mortalité néo-natale. Le niveau de connaissance des méfaits du tabac s’améliore avec le niveau d’étude. Toutefois, des lacunes relatives au rôle du tabac dans la genèse du cancer de la vessie ont été rapportées chez les infirmiers de certaines études [1].

    Cette constatation a été plus retrouvée chez les non-fumeurs (97 %) que chez les fumeurs (89,8 %). Concernant l’information sur les risques liés au tabagisme, plus des trois quarts des étudiants questionnés considéraient qu’ils étaient très bien ou bien informés. Concernant le rôle déterminant du tabagisme dans la genèse de certaines pathologies dans plus de 80% : cancers des bronches et de la bouche, des maladies des coronaires et des bronchites chroniques a été signalé par la plupart des étudiants. Alors que le cancer de la vessie n’a été évoqué que dans respectivement 25,5 % des cas. Néanmoins, le niveau de connaissances s’améliore avec le niveau d’étude. ZAGHBA et al [8] ont rapporté que les pathologies liées au tabac les mieux connues étaient : le cancer des bronches (90,7%), la bronchite chronique (87,1 %) et le cancer du larynx 86 %.

    Dans le travail de TOURE [9], la majorité du personnel soignant (84,3 %) avait trouvé indispensable qu’il puisse disposer d’une bonne information sur les pathologies liées au tabagisme. La presque totalité du personnel de santé sans distinction (93,7 %) avait conscience de son rôle dans l’aide à apporter aux autres pour arrêter de fumer. Toujours dans la même étude, le personnel de santé enquêté, les médias (71,5 %), les contacts personnels (64,2 %) et la consultation antitabac (58,5 %) paraissaient être les meilleurs moyens d’information pour l’aide au sevrage tabagique.

    Attitudes des étudiants face au tabagisme
    Concernant les attitudes des futurs médecins pour inciter les jeunes à ne pas fumer, 87,7% des étudiants étaient d’accord sur une mise en garde contre les dangers du tabac. La majorité (94,0%) des étudiants optaient pour une interdiction de vente du tabac aux mineurs et pour une restriction de fumer dans les lieux publics, 87,3% des étudiants étaient tout à fait d’accord, et 75,7% des étudiants étaient pour l’interdiction de publicité sur les produits du tabac. Des travaux réalisés chez étudiants en médecine de Dakar [9], de Sousse [1] et  de Casablanca [8] montrent que leur attitude est similaire à celle de nos étudiants. Dans ce cadre, la plupart de nos étudiants questionnés (91,3%) pense que les professionnels de santé devraient donner le bon exemple en s’abstenant de fumer et estime (77,3%) que le personnel soignant doit aider les autres à arrêter de fumer. Ces perceptions positives éprouvées par les étudiants ne concordent pas avec la prévalence du tabagisme.

    TOURE et al [9] ont montré que sur la question « pensez-vous qu’il soit dans votre rôle d’aider les autres à arrêter de fumer ?», 92,4 % des étudiants étaient tout à fait d’accord. Ces résultats sont similaires à ceux obtenus par ZAGHBA et al [8] qui ont rapporté que le comportement du médecin doit être exemplaire car un médecin fumeur perd de sa force persuasive pour conseiller ou interdire à ses malades de fumer. La vigueur anti-tabagique est d’autant plus grande qu’il est lui-même un ancien fumeur.

    Dans notre étude, la majorité des étudiants attribuent au médecin un rôle important dans la lutte anti-tabac. En effet, 86,3 % d’entre eux pensent que les médecins devraient être plus actifs en parlant des méfaits du tabac à des groupes à risque et 74,3 % estiment qu’il est de leur devoir de convaincre les autres d’arrêter de fumer. Les médecins représentent ainsi un groupe professionnel particulièrement concerné par ce fléau du fait de leur rôle essentiel dans l’éducation pour la santé.

    Concernant l’attitude des étudiants vis-à-vis de certaines affirmations, 93,2% pensent que les médecins devraient être plus actifs qu'ils ne l'ont été en parlant des dangers du tabac à des groupes à risque et 37% pense avoir assez de connaissances pour conseiller les malades qui veulent arrêter de fumer. La nocivité du tabac pour la santé est reconnue par la grande majorité de nos étudiants (99%). A Dakar, TOURE et al [9] ont rapporté que 84,3% du personnel soignant avait trouvé indispensable qu’il puisse disposer d’une bonne information sur le tabagisme. La majorité du personnel de santé sans distinction (93,7 %) avait conscience de son rôle dans l’aide à apporter aux autres pour arrêter de fumer. Selon le personnel de santé enquêté, les médias (71,5 %), les contacts personnels (64,2 %) et la consultation antitabac (58,5 %) paraissaient être les meilleurs moyens d’information pour l’aide au sevrage tabagique.

    De même que  AISSA et al en Tunisie [1] rapportaient que 93% des étudiants questionnés pensaient que les professionnels de santé devraient donner le bon  exemple  en  ne fumant  pas et 91 % d’entre eux estimaient que le personnel soignant doit aider les autres à arrêter de fumer. Pour inciter les jeunes à ne pas fumer, l’interdiction de la vente des cigarettes aux moins de 18 ans et de l’usage du tabac dans les lieux publics fermés ont été les deux mesures législatives les plus évoquées par les étudiants étaient respectivement dans 85,4 % et 79,5 % des cas. ZAGHBA et al [8] à Casablanca,  XIAO et al [10] aux Etats-Unis, ont indiqué que la majorité des étudiants mettrait en garde sur les méfaits du tabac (tel que parler des méfaits du tabac ou conseiller son arrêt), que si ces derniers présentaient des symptômes ou une maladie liée au tabac ou s’ils posaient eux-mêmes la question. Sur l’ensemble des étudiants, 84,4 % étaient tout à fait d’accord pour donner le bon exemple en ne fumant pas, 78,8 % pensaient que les médecins devraient être plus actifs en parlant des méfaits du tabac à des groupes à risque, alors que 76,7 % trouvaient qu’il était désagréable d’être à côté d’une personne qui fume. Cependant, seulement 28,1 % des étudiants estimaient qu’ils avaient assez de connaissances pour conseiller les malades qui veulent arrêter de fumer. Au Cameroun  NGAHANE al [11] ont rapporté que 97,9% du personnel interrogé, pensaient que le personnel de santé devrait  montrer l’exemple à la population à ne pas fumer.

    Attitudes des étudiants face aux mésures législatives

    Dans la lutte antitabac, il est primordial d’adopter et d’appliquer une législation efficace qui interdise toute forme de publicité, de promotion et de parrainage en faveur du tabac. Cependant, toutes ces mesures doivent s’intégrer dans une politique sanitaire globale. Dans notre étude, 94% d’étudiants estimaient l’interdiction de vente du tabac aux enfants, l’interdiction de l’usage du tabac dans les lieux publics fermés et l’augmentation du prix des cigarettes. Ces résultats sont similaires à ceux obtenus par AISSA [1] qui ont rapporté l’interdiction de la vente des cigarettes aux moins de 18 ans chez 85,4% des étudiants, ainsi que l’interdiction de l’usage du tabac dans les lieux publics fermés et l’augmentation du prix des cigarettes. 

    ZAGHBA  [8]  et SHRESTHA [12] ont montré respectivement que la majorité des étudiants optaient pour une interdiction de vente du tabac aux mineurs (91,6 %) et (85,9%). L’existence d’une loi «antitabac» s’avère indispensable et mieux encore l’application de celle-ci afin de limiter l’usage de ce dernier à cette population jeune.

    CONCLUSION

    Il ressort de ce travail que la fréquence du tabagisme chez les étudiants en médecine de la faculté des Sciences de la Santé du Congo  Brazzaville est faible.

    La plupart d’entre eux connaissent les méfaits du tabagisme .Ainsi, pour lutter contre ce fléau mondial, il faut donc établir une stratégie claire, efficace et durable, ciblant surtout les jeunes qui restent la population la plus vulnérable à l’intoxication taba gique afin de compléter leurs formations de base en matière de tabac par l’intégration d’enseignements spécifiques sur les stratégies de sensibilisation, et de prévention avec un impact sur  l’application des mesures  législatives  anti-tabac.

    Remerciements

    Les auteurs souhaitent remercier le décanat de la Faculté des Sciences de la Santé de l’Université Marien NGOUABI pour avoir permi la réalisation de cette étude.

    CONFLITS D’INTERETS

    Les auteurs déclarent qu’ils n’ont pas de conflits d’intérêts.

    RÉFÉRENCES

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    TABLES

     

     

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    DOI: 10.12699/jfvpulm.10.32.2019.25

    Conflict of Interest
    Non

    Date of manuscript receiving
    18/07/2019

    Date of publication after correction
    05/10/2019

    Article citation 
    Okemba Okombi FH, Akiera B, Ossibi-Ibara BR, Mongo Onkouo A, Bopaka RG, Ondzotto G. Knowledge, attitudes and practices of medical students of the Faculty of Health Sciences of Brazzaville on smoking.  J Func Vent Pulm 2019;32(10):25-31.